
Dans un choc 100% MLS pour la Super Cup, Inter Miami a trouvé son sauveur favori au moment où la lumière déclinait. Menés 1-0 par Orlando City et déjà bousculés par l’intensité adverse, les Hérons ont à nouveau basculé dans l’orbite de Lionel Messi. À 17 minutes du terme, alors que le chronomètre jouait contre eux, l’Argentin a enclenché le mode renversement de situation: un penalty implacable pour égaliser, puis un éclair de génie en fin de rencontre pour sceller un succès épique. Auteur d’un doublé, Messi a transformé un match en piège en une énième démonstration de leadership, rappelant qu’à Miami, l’histoire s’écrit souvent avec le numéro 10 en lettres capitales.
La soirée avait pourtant mal démarré. Orlando, fidèle à sa réputation rugueuse, a imposé un défi physique constant, usant d’un pressing haut et de duels à la limite. Leur récompense est arrivée sur l’ouverture du score de Marco Pašalić, juste avant la pause, refroidissant un DRV PNK Stadium qui n’attendait que l’étincelle. L’inquiétude était d’autant plus palpable que Messi revenait tout juste d’un pépin aux ischio-jambiers, blessure qui l’avait privé des deux matchs précédents. “Je voulais jouer”, a-t-il confié après la rencontre. “Depuis mon retour contre le Galaxy, j’avais de l’inconfort et je ne me sentais pas à l’aise. Je me suis préparé pour ce match parce que je savais à quel point il était important.” Orlando avait d’ailleurs dominé les confrontations antérieures cette saison, et n’a pas hésité à muscler le ton, jusqu’à voir le défenseur David Brekalo expulsé pour un deuxième avertissement.
Et puis, la bascule. Alors que l’horloge s’approchait des 73 minutes, Tadeo Allende est accroché dans la surface par Brekalo: penalty. Messi s’avance, fixe Pedro Gallese et, d’un tir froid et précis à la 77e, ramène Miami à hauteur. Le stade explose, et le capitaine, lui, s’ouvre enfin l’horizon. “Honnêtement, en première période, j’avais un peu peur”, a reconnu l’Argentin. “Mais en seconde, je me suis libéré.” Libéré, et inspiré: onze minutes après l’égalisation, il combine en une-deux soyeux avec Jordi Alba, son vieux complice de Barcelone, avant de conclure d’un enroulé chirurgical au ras du poteau. 2-1, remontada signée Messi. En toute fin de match, le remplaçant Telasco Segovia ajoute une merveille pour parachever la victoire et offrir à Miami un triomphe 3-1 aussi haletant que révélateur de sa résilience.
Les hommages n’ont pas tardé. “Je ne sais pas s’il était à 100%, il revenait d’une blessure et d’une période d’inactivité”, a glissé Sergio Busquets. “Mais regardez ce qu’il a fait.” Le défenseur Ian Fray a renchéri: “Il fait ça depuis tellement longtemps. C’est super impressionnant qu’il continue à ce niveau. Incroyable.” L’entraîneur adjoint Javier Morales a résumé ce que tout le monde pensait: “Avec Leo, les mots manquent. Il a à peine pu s’entraîner, et aujourd’hui il joue 90 minutes comme ça: il crée, il marque. Tout le monde sait qui il est… le meilleur de l’histoire.” Au-delà des superlatifs, demeure un constat simple: même diminué, Messi change la géométrie d’un match et le destin d’une équipe. Et pour Miami, cette Super Cup pourrait bien n’être qu’une nouvelle étape d’un cycle gagnant où le génie argentin, encore et toujours, écrit la bande-son des soirs inoubliables.
Alignements
J. D. Morales aligne Inter Miami en 4‑2‑3‑1: Ustari; Fray, Luján, Falcón, Jordi Alba; Y. Bright, Sergio Busquets; Rodrigo De Paul, Lionel Messi, B. Gallego; Luis Suárez.
Ó. Pareja choisit le même système pour Orlando City: Gallese; A. Freeman, Schlegel, Jansson, David Brekalo; César Araújo, Eduard Atuesta; Iván Angulo, Martín Ojeda, Marco Pašalić; Luis Muriel.
Scénario et buteurs
Mené à la pause après la frappe de Pašalić (45’+1), Miami a attendu son moment. Le tournant survient à la 75e: Brekalo est exclu d’un rouge direct. Dans la foulée, Messi égalise sur penalty (77’), puis fait exploser le stade d’un enroulé au premier poteau (88’). Telasco Segovia, entré en jeu, scelle la qualification à la 90’+1. Passeurs: non communiqués. Entrées notables côté Miami: Avilés, Segovia, Allende, Picault et Sailor; Orlando lance Ramiro Enrique, Duncan McGuire, Tyrese Spicer, Adrián Marín et Joran Gerbet (minutes non précisées).
Statistiques et discipline
La supériorité technique floridienne se lit dans les chiffres: 14 tirs à 11 (6 cadrés contre 4), 59 % de possession, 539 passes à 385 (précision 89 % contre 86 %). Fautes: 10–13; hors‑jeu 1–2; corners 4–3. Orlando récolte trois jaunes (Araujo, Atuesta, un autre non précisé) plus le rouge de Brekalo (75’); Miami encaisse quatre avertissements dont Busquets et Y. Bright. Score final: 3–1, Lionel Messi auteur d’un doublé décisif en 17 minutes